HISTOIRE ET VISION DU QUARTIER DES SPECTACLES
Riche d’une histoire de plus de 100 ans, le territoire du Quartier des spectacles a toujours été un lieu de prédilection pour la culture et le divertissement à Montréal.
C’est en 2003 que la vocation du Quartier est définie de façon officielle avec la création du Partenariat du Quartier des spectacles. Le Quartier se dote alors d’une identité visuelle propre et d’une vision concertée : Vivre, créer, apprendre et se divertir au centre-ville.
PETITE HISTOIRE D’UN GRAND QUARTIER
L\'actuel Quartier des spectacles se situe en grande partie sur l\'emplacement de l\'ancien « Red Light » de Montréal dont l\'histoire remonte au début des années 1800. À la fin du 19e siècle, le quartier attire de grands établissements d’enseignement et du savoir, comme la Bibliothèque Saint-Sulpice et le Collège Sainte-Marie. C’est dans cette institution que prend place en 1865, le théâtre du Gesù, premier édifice culturel du quartier.
Ont suivi le Monument-National, lieu de naissance du théâtre professionnel francophone, le Théâtre Gayety en 1912 (actuellement le TNM) et le Théâtre Saint-Denis en 1916. En 1913, le cinéma Impérial est érigé rue de Bleury, devenant l’un des premiers « super-palaces » à être construits à Montréal.
Entre les années 1920 et le début des années 1960 apparaît un nombre impressionnant de cabarets qui reçoivent des artistes de grande renommée. Montréal se bâtit une réputation de ville festive et attire des touristes en grand nombre. La prohibition américaine (1920-1933) contribue à l’attractivité de Montréal, mais crée également des conditions favorables à la prolifération du crime organisé, de la prostitution et des maisons illégales de jeux. Cela vaudra au quartier le nom de Red Light.
À partir des années 1950 se développe un théâtre professionnel, notamment avec la fondation de la compagnie du Théâtre du Nouveau Monde. Et durant les années 1960, Montréal vit une période de modernisation sans précédent (Révolution tranquille), laquelle s’exprime dans le quartier par la construction de la Place des Arts, la construction du métro (trois stations desservent le quartier) et par l’établissement du siège social d’Hydro-Québec.
La décennie 1970 est marquée par la construction du complexe Desjardins, qui favorise la croissance de l’activité commerciale, et du campus de l’Université du Québec à Montréal, une université inspirée par les valeurs de démocratisation du savoir et de la culture.
En parallèle, le réseau des salles de spectacles s’agrandit et la Cinémathèque québécoise s’installe sur le boulevard De Maisonneuve en 1982. La même année, le Festival International de Jazz de Montréal présente pour la première fois des concerts extérieurs dans le quartier. Puis, profitant de l’animation naturelle du centre-ville et des nombreux sites vacants, les festivals se multiplient et prennent de l’ampleur au fil des ans. Les grands événements culturels deviendront l’un des moteurs du quartier et l’un des principaux attraits de Montréal, pour les touristes comme pour les Montréalais eux-mêmes.
Durant les années 1990, la salle Pierre-Mercure, le Musée d’art contemporain, la Société des arts technologiques et le Club Soda sont inaugurés alors que le TNM est entièrement rénové. Aujourd’hui, plusieurs entreprises et organismes à vocation culturelle continuent de s’établir dans le secteur.
C’est cette prolifération culturelle qui jette les bases du Quartier des spectacles.
LE PROJET DU QUARTIER DES SPECTACLES
C’est en 2001, à un an du Sommet de Montréal – une grande réunion qui visait à convenir d’une vision commune sur l’avenir de la ville – qu’un certain nombre de représentants du milieu culturel se sont regroupés autour de la table de l’ADISQ afin de réfléchir à ce qui pouvait être proposé dans le but de dynamiser la scène culturelle montréalaise. C’est alors qu’a été lancée l’idée de faire un Quartier des spectacles (QDS), pour que la culture devienne un levier de développement pour Montréal.
Lors du Sommet, le QDS a été identifié par la Ville de Montréal comme projet prioritaire afin d’ancrer les grands festivals au centre-ville et de mettre en valeur les institutions culturelles et les salles de spectacles. Il ne s’agissait pas de créer de toutes pièces un quartier, mais bien de le nommer, de mettre en valeur la richesse de ses actifs culturels et de le pourvoir en infrastructures pour l’accueil d’événements extérieurs.
Un an plus tard, le Partenariat du Quartier des spectacles était créé avec une vingtaine d’acteurs du Quartier. Un grand travail de concertation a alors été amorcé afin de définir une vision de développement pour le Quartier.
Une nouvelle impulsion a été donnée lorsque la Ville de Montréal et les gouvernements provincial et fédéral se sont engagés, lors du Rendez-vous 2007 – Montréal, métropole culturelle, à financer la réalisation de travaux dans le secteur Place des Arts. Depuis, il y a eu la création de nouvelles places publiques (la place des Festivals, le Parterre, la promenade des Artistes) et la réalisation de nombreux projets immobiliers initiés par le public et le privé, dont plusieurs à vocation culturelle, notamment le 2-22 et la Maison symphonique de Montréal. Le Partenariat a ensuite été chargé par la Ville de promouvoir la destination, de gérer les espaces publics et de les animer.
Depuis quelques années, le Partenariat est donc responsable de l’animation des places publiques. Il gère non seulement le calendrier des événements – le Quartier accueille plus de 40 événements par an –, mais contribue aussi à bonifier l’offre culturelle extérieure par ses propres projets et par un soutien logistique et financier à d’autres initiatives. Ce mandat est exercé en gardant toujours en tête l’objectif de conférer une identité singulière au Quartier fondée sur la créativité et l’audace.
VISION : VIVRE, CRÉER, APPRENDRE ET SE DIVERTIR AU CENTRE-VILLE
Pour développer ce quartier vivant du centre-ville, les membres du Partenariat ont adopté une vision concertée axée sur la mise en valeur de ses actifs culturels.